Un tournage avec des animaux ? Oui mais avec des professionnels !

Découvrez comment travailler sereinement en compagnie d’animaux grâce à notre rencontre avec un animalier spécialisé dans les tournages !

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Derrière la caméra

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Si on devait définir les grands challenges dans les tournages, on pourrait résumer ça aux 3B : bagnole / bébé / bête. Et aujourd’hui, nous avons décidé de nous arrêter sur nos petits amis à poils (plumes / écailles / carapaces), ceux qui n’ont pas eu droit d’aller faire la montée des marches au Festival, alors que bon, on est tous d’accord pour dire que la star dans l’Odyssée de Pi c’est le tigre (Bon ok la plupart du temps il est numérique mais quand même !)

L’homme aux 30 millions d’amis

Crédits : Animal Visuel

Nous vous proposons, grâce à José Cabreira, de la société Animal Visuel, un aperçu du métier d’animalier dans le milieu du cinéma. Un grand merci à lui d’avoir pris le temps de nous répondre et pour toutes ces informations.

José se présente comme un animalier, pas seulement comme un dresseur car il travaille aussi avec des animaux qui ne se dressent pas. Pourtant un lien de confiance doit exister entre eux, bâti à travers le travail et les journées passées ensemble. Ainsi, un dresseur animalier aura tendance à travailler essentiellement avec des mammifères, alors que José peut tout autant travailler avec un chat, qu’un lézard ou un insecte.

Il est à noter qu’il a aussi un très net avantage sur nous puisque aucune phobie ne le bloque dans son travail. Les araignées vous font pousser un petit cri très aigu ? Un serpent et en avant l’évanouissement ? Rien de cela chez José, qui apprécie de travailler avec toutes les espèces, sans distinction.

José possède donc de nombreux amis, notamment des chiens et des chats, qui sont, sans surprise, les animaux les plus fréquemment demandés dans le cadre des tournages. Ce sont les chiens avec lesquels il est évidemment le plus facile de travailler, contrairement à des animaux plus massifs, même aussi calmes que des vaches. Il dispose aussi d’un réseau d’éleveurs, particuliers ou professionnels, avec lesquels il collabore pour fournir à ses clients les animaux les plus adaptés.

Comment ça se passe ?

Le choix de l’animal peut se faire de deux manières :

Le réalisateur a une idée fixe et définie de ce qu’il souhaite. Il va ainsi contacter José et lui demander une espèce et une race bien précise d’animal

Le réalisateur a besoin d’un animal pour filmer telle ou telle scène, sans pour autant réduire les possibilités, auquel cas José lui conseillera l’animal le plus adapté (visuellement, financièrement etc.)

En fonction de ce qui est demandé, certains animaux sont déjà entraînés. Par exemple, si celui-ci doit marcher, à côté d’un acteur avec une laisse, un chien aura beaucoup plus de facilité à s’y préparer qu’un mouton.

Dans tous les cas, tourner avec un animal ne sera jamais anodin, cela implique la plupart du temps de le confronter à un lieu inconnu avec beaucoup de monde autour de lui, un cadre parfois bien inhabituel pour les loups ou les cerfs avec lesquels il est amené à travailler. Une vache, malgré son caractère relativement paisible, peut se mettre à botter, courir ou sauter un peu partout, et sur un plateau de tournage, c’est la catastrophe assurée. D’ailleurs, plus un animal est massif, plus il va falloir de monde pour s’en occuper car il faut le sortir et nettoyer après son passage.

Une fois l’animal sélectionné, José va pouvoir le préparer aux scènes dans lesquelles il interviendra, notamment par la répétition. Et comme nos acteurs humains, l’animal s’entraînera, avec José, à améliorer son geste en vu du tournage.

Durant le tournage, José se place donc hors champ et guide l’animal pour réaliser la prestation commandée. Il s’assure aussi du bien être de son (plus ou moins) petit compagnon et de la sécurité.

En parlant des règles de sécurité, elle reste à la discrétion des producteurs, qui doivent prévenir les autorités compétentes ainsi que les administrations concernées, comme pour un tournage classique. Par contre, c’est à l’animalier de faire les démarches nécessaires pour déplacer l’animal, en prévenant les services vétérinaires pour obtenir l’autorisation de transport. Il peut aussi instaurer des règles de sécurité durant le tournage pour protéger l’animal ainsi que ses collaborateurs.

Les normes de sécurité peuvent varier en fonction de l’animal, surtout au vu de sa taille. Il est parfois nécessaire de baliser le terrain et construire un enclos, dans lequel le tournage se fera (ce qui peut gonfler drastiquement le budget de votre production au passage).

Le bien-être des stars en fourrure

Crédits : Animal Visuel

Et comme on aime les animaux, vient-donc la question que l’on se pose tous, est-ce que ça leur plaît ? Et bien là encore, nos compatriotes velus se rapprochent des gens, certains individus seront très à l’aise alors que d’autres non. Ainsi, dans une même meute de loups, vous trouverez un de ses représentants qui pourra se sentir très naturel et confortable alors qu’un autre, toujours de la même meute, sera bien plus méfiant.

Evidemment, le bien-être de l’animal sera toujours une priorité, mais selon le plan à filmer, il sera parfois préférable de prendre la bête à l’air méfiante plutôt que celle plus à l’aise, comme par exemple pour réaliser une prise d’un loup en plan de fuite.

L‘organisation est un élément clé dans ce type de scène, puisque l’animal a besoin de se préparer et répéter. Il est donc important de proposer à l’animalier un plan clair et défini, qui n’est pas amené à être changé au dernier moment. Le simple fait de sortir l’animal de son espace habituel est déjà un effort pour lui, surtout pour les animaux qui ne sont pas habitués à côtoyer l’homme. Rien que le fait d’être immobile n’est pas forcément naturel pour lui.

A contrario d’un cirque, la préparation de l’animal est spécifique à la scène demandée, ce n’est pas un spectacle qui sera répété.

Evidemment, la question qui fâche reste celle du budget. Et là, on va pas vous mentir, ça risque d’être compliqué pour les petites productions. Les prestations demandent parfois beaucoup d’entraînement, les déplacements peuvent aussi être onéreux. Impossible pour nous de vous donner une indication précise, les tarifs sont élaborés au cas par cas.

Alors, on est pas bien là ?

Crédits image : DesktopNexus

Voilà, vous en savez dorénavant un peu plus si vous souhaitez intégrer un animal dans votre tournage, ou tout simplement si vous voulez vous orienter vers un métier riche en émotion et en aventure.

Encore une fois, nous aimerions vivement remercier José Cabreira, de la société Animal Visuel pour le temps qu’il nous a accordé. N’hésitez pas à consulter son site (http://animalvisuel.com/) pour voir les différents projets sur lesquels il a pu travailler, et surtout ses collaborateurs !

Et n’oubliez pas de faire appel à des professionnels, le rendu sera bien meilleur que si vous empruntez le yorkshire de Micheline, la voisine d’à côté !

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